Connus pour leurs habitats sur des collines en terrasses imbriquées, les Konso, ce peuple venu d’ailleurs, fascine par son ingéniosité, sa forte cohésion sociale et sa remarquable organisation de travail. Ils ont réussi à dompter les collines et à s’adapter à l’aridité de la région de la vallée d’Omo en créant un cadre de vie paisible, en harmonie avec la nature.
Table des matières
Les galères pour arriver à Konso
Cela n’a pas été de tout repos de rejoindre Konso. On a galéré, mais vraiment … Nous avons d’abord pris un bus 45 minutes de Turmi à Dimeka moyennant 50 Birrs. Ensuite, nous avons pris un autre bus de Dimeka avec un stop à Keyafer en direction de Jinka. Nous avons payé 100 birrs pour un trajet de 1h15. Une fois à Keyafer, les galères ont commencé. Nous avons désespérément attendu un bus qui n’est jamais arrivé. En fait si, plusieurs mais ils affichaient tous complets ! On apprend à nos dépends que Keyafer est très mal desservi, il faut aller à Jinka pour s’assurer d’avoir une place dans le bus pour Konso. Alors, comme pour Turmi (je t’en parlais ici), nous avons pratiqué la levée du pouce sous un soleil de plomb. Pas un véhicule à l’horizon ! Le désespoir nous guettait jusqu’au moment où un camion citerne semi-remorque s’arrête. Oui oui, ce n’est pas une blague. Pour la première fois de ma vie, j’ai embarqué dans un camion citerne. Chante avec moi ’hallelujah’’. Par contre, on n’a pas mis moins de 6 heures. C’était long, très long. Heureusement les paysages qui défilaient devant nos yeux ébahis étaient merveilleux. Et notre chauffeur de circonstance dont je ne me souviens regrettablement plus du nom était très agréable.

Que faire et voir dans le pays Konso
Nous sommes donc arrivés tard, très tard à Konso. Une chance que Bereket, notre hôte nous attendait patiemment. Chaleureusement reçus par sa très jolie femme, son adorable fils encore bébé et sa belle-sœur pour manger, c’est pour vous dire … Nous avons ensuite rejoint des amis à Bereket pour prendre des verres et organiser nos excursions dans la ville.

Contempler la formation rocheuse de Gesergiyo
Le lendemain, nous sommes partis tôt le matin admirer la somptueuse formation rocheuse de Gesergiyo, appelée aussi New York, située à une vingtaine de kilomètres du centre de Konso. Quel spectacle !!! La nature ne finira donc jamais de me surprendre …
En chemin, nous avons croisé des femmes aux sourires mémorables et à l’accoutrement typique avec leurs jupes de coton colorées à plusieurs volants. Elles rappellent celui des femmes créoles avec leurs froufrous.


Rencontrer un chef Poqalla
Toujours en moto, nous avons repris la route pour rencontrer le poqalla, chef politique et religieux du village de Gamole. Malheureusement, ce jour là, le poqalla était en déplacement. Néanmoins, grâce à Kusse, un guide passionné et passionnant qui nous a fourni des explications claires et précises sur les villages de Konso et leurs Poqalla entre autres.
On apprend alors que les Konso sont répartis en 9 clans patrilinéaires, dispersés dans les neuf différents villages. Et chaque clan a son propre Poqalla dont la fonction est héréditaire avec ses propres traditions. Il vit avec sa famille dans une hutte séparée du reste du village et a pour rôle de conseil auprès des habitants. Lorsqu’un Poqalla meurt son corps est momifié et une statue funéraire en bois sculptée est érigée à sa mémoire.

Visiter le village Mecheke de Konso
Classés en 2011 au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, les villages fortifiés de Konso (les paletas) se distinguent par leur architecture remarquable de terrasses en pierre utilisées principalement pour la culture du millet. Mais aussi par les fortifications de plusieurs murailles concentriques. Jusqu’à 6 barrières de protection dans certains villages et de plus en plus hautes à mesure que l’on s’approche du centre atteignant à la fin 5 m de hauteur. Ces murailles sont érigées pour leur intérêt stratégique défensif.



Les Moras
Au cœur de ces villages fortifiés, on trouve une ou plusieurs places publiques appelées Moras. Pour s’y rendre, on a dû emprunter des chemins sinueux très étroits serpentant entre des huttes aux toits très rapprochées. Avec l’impression de voir des habitations superposées.
Les moras sont reconnaissables grâce à un genévrier « générationnel ». On y trouve disposées des stèles en l’honneur d’héroïques défunts. Lieu de négociations et de rites, les moras jouent un rôle important et central dans la vie sociale et locale du peuple Konso.
Certains villages fortifiés peuvent compter jusqu’à 17 Moras !
Les moras disposent également d’une hutte communautaire. Recouverte d’un vaste toit conique en chaume, coiffé d’une poterie, ces moras sont le lieu de vie des gardiens du village. Ceux sont de jeunes garçons qui une fois pubères, veillent à la sécurité des habitants. Notamment contre les vols de bétail et d’attaques d’animaux sauvages.
Le peuple Konso et ses ingénieuses architectures
Ces ingénieuses architectures en terrasses, épousant parfaitement la forme des collines sont dignes d’un exploit urbanistique. Ces aménagements résultent de travaux colossaux, étalés sur plusieurs générations. L’objectif étant de minimiser les risques d’érosion et de faciliter le stockage de l’eau de pluie. Une technique qui permet d’exploiter au mieux les sols grâce au phénomène de la rétention d’eau.
Konso constitue ainsi l’exemple spectaculaire d’une tradition culturelle vivante remontant à plus de 400 ans (précisément 21 générations) adaptée à son environnement aride.
Nul ne sait pourquoi ce peuple a su s’adapter aussi bien à un environnement si hostile. On ne peut qu’invoquer une forte cohésion sociale pour mener à bien des travaux de cette ampleur et de cette précision. Cette cohésion, en voie de disparition ailleurs, marque indéniablement les esprits.


Découvrir le Marché
Les lundis et vendredis sont les jours de marché à Konso. La ville étant un important centre commercial local, elle rassemble régulièrement tous les habitants des alentours, notamment les Konso ainsi que les Tsemaïs et les Boranas venus du Yabelo. C’est donc une bonne occasion de découvrir les échanges non seulement économiques mais aussi sociaux.
Malheureusement, nous n’y étions pas un jour de marché, mais si toi tu y es, fonce !
N’oublie pas de te faire accompagner par un guide. C’est le meilleur moyen de découvrir les traditions des différentes tribus et participer à l’économie locale.
Visiter Konso, informations pratiques
Prix : 1100 Birrs par personne incluant le transport en moto, le guide et l’accès au village.
Les villages proches de la ville de Konso : Kumme, Kahoo, Mecheke, Burjo, Gesergio ainsi que Gamole, la maison du Poqalla.
Guide : Avec plus de 15 années d’expérience, Kusse en plus d’être Konso, est un veritable pro, charmant et agréable. Il sait absolument tout de cette région et de ses fascinants habitants. Je ne peux que te le recommander.
Coordonnées de Kusse : +25 19 13 51 21 18

Matériaux tissés fins, totems en bois sculptés, villages impressionnants, magnifiques formations rocheuses Gesergiyo.
Bref, un voyage dans le pays de Konso ne laisse personne indifférent !
Ce peuple venu d’ailleurs sympathique et conviviale, te laissera forcément un souvenir indélébile.
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