Je viens tout juste de rentrer de mon périple albanais, et il m’a paru évident de te parler de mon retour d’expérience inédite sur l’auto-stop en solo dans les pays Balkans.
Ça parait fou !!! Surtout que je n’ai pas pour habitude de pratiquer la levée du pouce.
Table des matières
Comment j’en suis arrivée à faire de l’auto-stop ?
Ce n’est qu’après la rencontre d’un très charmant couple, Flo et Pierre, des amoureux de la nature qui voyagent avec moins de 5€ par jour. Oui, oui, ce n’est pas une blague ! Et ils sont adorables comme tout. N’hésite pas à aller suivre leurs aventures sur les réseaux et regarder leur blog en cliquant sur ce lien !
Ils m’ont convaincu que l’auto-stop (en solo) est sans danger en Albanie, un bon moyen de gagner du temps (la fréquence des bus est limitée et le temps d’attente pour l’auto-stop est relativement court) et surtout de faire de belles rencontres, notamment avec les locaux.
Je n’étais tout de même pas complètement convaincue quant au gain de temps. Je ne pensais pas trouver autant de serviabilité et de bonté chez les albanais. Et des macédoniens également, jusqu’au jour où je croise par hasard Bianca, une allemande, adorable, passionnée de sport qui fait actuellement la traversée des pays Balkans à vélo que j’avais rencontrée à l’auberge ‘’Tirana Backpacker Hostel’’ dont je t’ai parlée ici. Et c’est à Ohrid, en Macédoine du Nord, que je l’ai revue par hasard (les joies du voyage en back-pack).
Si tu n’as pas encore lu l’article dédié à Ohrid, la perle de la Macédoine du Nord, je t’invite à le faire sans plus tarder en cliquant ici.
Le déclic
Pour la petite anecdote, un festival british se préparait sur la côte albanaise. Et ce jour là, nombreuses les personnes qui étaient de passage à Ohrid avant d’aller festoyer à Dhermi, lieu du festival en Albanie.
Après une soirée arrosée, dans les terrasses aménagées de l’auberge de jeunesse où je logeais à l’auberge « sunny lake hostel », riche en rencontre, oui, parce que j’ai connue Sandra, la plus québécoise des françaises dont je te reparlerai …Ce n’est qu’en allant me coucher, que je tombe sur Bianca. Un moment émouvant et spontané.
On a parlé des 3 jours écoulés depuis notre rencontre et avons abordé la question de l’auto-stop solo pour une femme dans les pays Balkans. Ce moyen de transport alternatif qui ne m’avait toujours pas convaincu.
Elle m’a relaté ses propres expériences. Que l’auto-stop serait une expérience très enrichissante et un bon moyen d’échanger avec les locaux.
Un discours rassurant. Je prends note de ce qu’elle m’a dit sans trop me projeter. Ce n’est que le lendemain, après avoir raté le bus qui devait m’amener à Korçë, en Albanie que je décide de faire de l’auto-stop en solo !
Auto-stop entre Ohrid, en Macédoine du Nord et Korçë, en Albanie.
Les aimables propriétaires de l’auberge « sunny lake hotsel » à Ohrid m’ont préparé ma pancarte avec deux destinations. Une première à mi chemin (Pergorice) et la seconde, mon point de chute : Korçë.
Je te conseille d’en faire de même pour optimiser tes chances en auto-stop et éviter les longues attentes. Affiche toujours sur ta pancarte une destination intermédiaire !
Itinéraire en auto-stop de Ohrid à Korçê
Pour les intéressé.e.s, une fois arrivée au cœur de la ville d’Ohrid, il faut prendre à gauche (repère toi avec l’immense drapeau macédonien) en longeant le célèbre lac Ohrid. Arrivée au bout, tu prends l’angle de la rue qui te fait face, où se trouve l’hôtel Garden. Tu longes toute la rue en laissant derrière toi l’hôtel jusqu’au rond point. Prends la droite en direction de l’Albanie et tu sors ta pancarte en affichant ton plus beau sourire (c’est mieux) ! Tu croises les doigts de ne pas trainer sous cette chaleur suffocante ! Quelques minutes devraient suffire pour trouver des personnes disposées à t’embarquer dans leur véhicule.
Pour ma part, j’ai dû marcher une bonne vingtaine de minutes sous un soleil de plomb afin d’arriver à la sortie de la ville où j’ai levé mon pouce une quinzaine de minutes avant qu’un véhicule ne s’arrête.
L’auto-stop : Est ce dangereux ?
La question classique des dangers de l’autostop (en solo, encore plus !) est symptomatique dans notre société où la peur règne. Je sais qu’encore beaucoup d’entre vous (moi aussi d’ailleurs, il y a encore quelques jours, j’étais très réticente à ce mode de transport) associent l’auto-stop (en solo) au danger et au pire scénarios imaginables. C’est évidemment faux ! L’autostop n’est pas plus dangereux que de marcher dans la rue ou ta prochaine rencontre amoureuse …
Les avantages de l’auto-stop
Certains associent l’auto-stop au voyage à petit budget pourtant c’est loin d’être le seul avantage qu’offre ce moyen de transport alternatif.
a) Gain de temps
Pour atteindre Korçë, j’ai dû faire pas moins de quatre stops, deux en Macédoine et deux autres en Albanie (une distance de moins de 300km entre Ohrid et Korçë). Les temps d’attente n’excédaient pas 15 minutes. Un gain de temps inestimable.
En effet, bien qu’il y a des bus qui desservent la ville de Korçë, en Albanie depuis Ohrid (Macédoine du Nord), leur fréquence n’est pas élevée ! Quand on sait en plus que les routes albanaises sont montagneuses (les virages et dénivelés sont nombreux) et parfois mal entretenues (pistes). Que bien que les trajets soient relativement courts (jamais plus de 300Km), les délais pour les réaliser restent lents. De plus, souvent, les distances à parcourir requièrent des changements de bus, ce qui rallonge davantage ton temps de voyage. L’auto-stop est un mode de transport qui nous fait donc gagner un temps précieux (dans cette région en tout cas !).
b) Enrichissement personnel
À aucun moment, je me suis sentie en danger. Bien au contraire, ce fût très enrichissant. J’ai beaucoup appris sur ce beau pays qu’est la Macédoine dont je ne savais pas grand chose grâce aux divers échanges avec les locaux.
Également, j’ai découvert une générosité insoupçonnée des albanais. En plus de m’avoir appris beaucoup de choses sur leur pays, m’ont été d’une grande aide en me déposant au centre ville alors que ce n’était pas la destination du chauffeur ou en m’offrant à manger. Très touchant cette serviabilité peu commune de nos jours. J’ai adoré vivre cette expérience.
Depuis ce jour, tous mes déplacements, lors de mon voyage en Albanie, se faisaient grâce à ce transport alternatif !
c) Rencontres non-monétisées
J’ai d’ailleurs fait des rencontres inoubliables. Certains ont endossé le rôle de guide et m’ont fait visiter la ville. Incroyable, je sais. D’autres m’ont invité à manger ou offert un souvenir. J’en ai même pleuré. Et d’autres encore m’ont touché avec leurs histoires personnelles. Dans une région réputée mafieuse et dangereuse au travers des médias occidentaux, cette expérience d’autostop m’a donnée une toute autre appréciation.
Finalement, nous n’avons pas besoin d’aller bien loin pour vivre de grandes aventures, et de belles rencontres…
Évidemment, j’ai eu des moments de doute. Parfois un sentiment de désespoir après quelques minutes d’attente sous un soleil de plomb.
Mais l’auto-stop, c’est aussi et surtout le goût de l’aventure et de l’imprévu, la minimisation de l’impact environnemental (les écolos, c’est le moment de lever le pouce ;-)), le choix d’un mode d’échange relationnel non-monétisé et la rencontre de personnes issues de tous horizons.
Quelques conseils pour faire de l’auto-stop
Ces raisons poussent de plus en plus de voyageurs aujourd’hui à se déplacer le pouce en l’air. Néanmoins, faire de l’auto-stop (en solo) dans les pays Balkans, comme partout dans le monde d’ailleurs, oblige à respecter quelques règles.
a) Les préparatifs pour ton auto-stop …
L’apparence, c’est important ! Le conducteur n’a que quelques secondes pour se décider…Il vaut donc mieux être soigné au niveau vestimentaire et s’adapter aux coutumes locales (privilégie des vêtements couverts par exemple). On évite donc les mini short et les débardeurs plongeons les filles !
Prendre une pancarte lisible !
Sourire est loin d’être interdit, et ça t’aidera même à briser la glace et à trouver un véhicule plus facilement.
Choisir un endroit adapté, où les voitures pourront stationner facilement (près d’un parking, à un feu tricolore ou un arrêt de bus…). A savoir qu’il est interdit (et dangereux) de ‘’poucer’’ directement sur autoroute. Place-toi préférablement aux péages ou les sorties de ville (comme moi).
Si tu as un mauvais pressentiment (même si t’es parano), sans même savoir pourquoi, passe ton tour !
b) Une fois en voiture …
Respecter les règles du conducteur, être courtois et respectueux me paraît évident !
Evite de t’endormir même si en Albanie, il n’y a pas 25 mille routes !!!
Souvent le conducteur a envie de parler, entretenir la conversation est de mise. Après tout, c’est le but même de ce transport ! Apprendre sur l’autre en posant des questions, en parlant de tes voyages …
Si je ne devais te donner qu’un conseil avec ma maigre expérience d’auto-stoppeuse, ce serait celui de t’écouter : TON FEELING est TRES important !
Lorsque j’ai fait de l’autostop, ce fut à chaque fois de bons souvenirs et des rencontres dont je me souviendrai.
L’auto-stop donne incontestablement de l’épaisseur au voyage avec beaucoup plus d’intensité. À n’en plus douter !
Alors, tu lèves le pouce quand ?
Que penses-tu de ce mode de transport ? Dis moi tout !
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